La végétation est un élément primordial dans la lutte contre l’érosion et les coulées d’eau boueuse. Une grande partie des haies anciennes, très efficaces pour retenir la terre érodée en amont (photo 1) a aujourd’hui disparu suite aux remembrements, laissant ainsi la voie libre au ruissellement boueux vers l’aval.
Photo 1. Les restes d’une haie ancienne à l’est de Breuschwickersheim.
Le génie végétal peut être utilisé sous plusieurs formes pour intercepter les sédiments :
Ces dispositifs peuvent être associés pour plus d’efficacité ou de durabilité. Exemple : une fascine morte qui protège une jeune haie arbustive pendant sa croissance et sera dégradée lorsque la haie sera fonctionnelle.
La rétention des sédiments peut être provoquée par une réduction de la vitesse de l’eau et par l’infiltration d’une partie de l’eau de ruissellement dans le dispositif. Les fascines mortes agissent principalement sur la vitesse d’eau, tandis que les dispositifs vivants impactent les deux processus.
L’efficacité de rétention des sédiments dépend de l’intensité d’écoulement entrant, qui dépend à son tour de leur localisation dans le paysage : faibles écoulements en amont, forts écoulements vers l’aval dans les vallons.
La capacité de rétention des sédiments des fascines mortes est forte à court terme, mais faible sur la durée (pas d’auto-régénération, faible durabilité).
La connaissance des caractéristiques locales des risques érosifs ainsi que les propriétés de chaque dispositif permettent de choisir dans chaque situation l’ouvrage de génie végétal le mieux adapté.
Les bandes enherbées sont bien adaptées sur les limites des parcelles en amont avec des écoulements entrants encore diffus.
Les bandes de miscanthus montrent une efficacité satisfaisante en amont mais aussi plus en aval dans les talwegs et vallons.
Les haies arbustives sont des vrais investissements avec des efficacités modérées au début, mais qui augmentent dans le temps. De plus, elles stimulent la biodiversité !